Bruxelles, 25 mars 2025 - Un CV impressionnant ouvre des portes. Mais si ce CV est basé sur un mensonge, elles peuvent se refermer tout aussi rapidement. Dans un marché de l'emploi tendu, certains candidats mettent tout en œuvre pour se démarquer. Selon le spécialiste du recrutement Robert Half, l'honnêteté reste cependant la meilleure stratégie. « Les employeurs et les recruteurs détectent rapidement ces mensonges. Trois employeurs sur quatre éliminent les candidats lorsqu’ils découvrent qu'ils mentent, et un sur deux considère cela comme la plus grande erreur en entretien », déclare Joël Poilvache, Regional Managing Director chez Robert Half.
Mieux vaut bien expliquer que d’enjoliver
Embellir un peu son expérience ou combler des trous dans son parcours professionnel sur son CV : cela arrive souvent, sous prétexte d’un petit mensonge « inoffensif ». Mais pourquoi les candidats continuent-ils à vouloir enjoliver leur CV ? Selon Joël Poilvache, plusieurs raisons expliquent ce comportement.
« La frontière est mince entre, d’un côté, les candidats qui le font par manque de confiance et qui veulent optimiser leur CV pour augmenter leurs chances, et de l’autre, ceux qui pensent qu’un mensonge passera inaperçu », explique Joël Poilvache. « Mettre en valeur ses points forts n’est pas un problème. Mais mentir délibérément sur son expérience, sur les raisons d’un licenciement ou sur la nature d’un projet est totalement inacceptable. »
En outre, les candidats ne réalisent pas toujours à quel point il est facile de tout vérifier. « Aujourd’hui, un CV est systématiquement comparé à votre profil LinkedIn. Et un simple appel à un ancien employeur ou à un établissement scolaire suffit à vérifier la véracité d’un diplôme ou d’une fonction », souligne Joël Poilvache.
Les « petits mensonges » les plus courants
Bien que les employeurs ne soient pas surpris lorsqu'ils rencontrent des légères exagérations, il n'en reste pas moins que cela représente un risque pour le candidat. « Une fois que votre réputation est entachée, vous ne pouvez pas la reconstruire comme ça », souligne Joël Poilvache.
Voici les mensonges les plus courants sur le CV et lors de son explication :
Diplômes - Mentionner un diplôme qui n'a jamais été obtenu, ou présenter une formation non achevée comme complétée.
Expérience professionnelle - Présenter des emplois plus longs qu'ils n'ont duré, faire passer des projets temporaires pour des emplois permanents ou prétendre avoir dirigé une équipe qui n'existait pas.
Raison du départ – Taire la véritable raison d'un départ volontaire ou d'un licenciement.
Compétences - Exagérer ou inventer des compétences linguistiques, techniques ou relationnelles, en espérant que personne ne les teste.
Références – Intégrer de fausses références ou recommandations par le biais de vagues relations.
« Nos experts rencontrent heureusement rarement de très gros mensonges. Néanmoins, il arrive que certaines personnes indiquent de fausses références. Vous le découvrez alors assez rapidement lorsque vous appelez la personne en question », explique Joël Poilvache. « Les mensonges les plus courants concernent les diplômes et l’expérience professionnelle. Parfois, certains candidats omettent même d’inclure sur leur CV des expériences professionnelles passées, car il les juges non pertinentes pour le poste visé. »
Pris en flagrant délit ? Restez calme et soyez honnête
Et si votre mensonge est découvert ? « Dans ce cas, la seule bonne approche est de jouer cartes sur table », conseille Joël Poilvache. « Il peut s’agir d'une erreur humaine : une faute dans les données ou un malentendu, ce qui peut être rectifié. Mais s'il s'agit d'une tromperie délibérée, l’alerte rouge s’enclenche directement et il y a de fortes chances que cela signifie la fin du processus de recrutement pour vous. »
Les employeurs ont de bonnes raisons d’être vigilants. « Il ne s'agit pas seulement du CV lui-même, mais avant tout de confiance. Quelqu'un qui n'est pas honnête dès le départ crée des doutes sur la manière dont elle se comportera sur son lieu de travail. Le risque est tout simplement trop élevé. En tant qu'employeur, posez toujours les bonnes questions lors de l'entretien », conseille Joël Poilvache. « Continuez à poser des questions si quelque chose n'est pas clair, vérifiez les références et prenez le temps de comparer un CV à un profil en ligne. Quelques questions ciblées permettent souvent de découvrir la vérité.
L'IA peut aider, mais n'est pas sans faille
En plus des mensonges, l’intelligence artificielle apparaît de plus en plus dans les CV et les lettres de motivation. Si elle peut être un bon point de départ, Robert Half recommande de personnaliser davantage son CV ou sa lettre de motivation par la suite. « Lors d'un test que nous avons effectué récemment, notre recruteur a facilement repéré les trois CV rédigés par l'IA parmi un lot de sept. Les versions de l'IA étaient trop génériques et manquaient de personnalité », explique Joël Poilvache. « L'IA peut être un outil utile pour ceux qui ont du mal à rédiger une première version. Mais le document final doit être soigneusement relu, personnalisé et aligné à son expérience personnelle et à ses ambitions. L’authenticité reste votre arme la plus puissante lors d’une candidature ! »